date 10.12.2024
Comment lancer une entreprise en Espagne : guide pour les entrepreneurs étrangers.

Comment lancer une entreprise en Espagne : guide pour les entrepreneurs étrangers.

Ouverture d'une entreprise en Espagne : étapes clés et nuances pour démarrer. Avantages, impôts, enregistrement et conseils pour une croissance durable.

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Principaux défis lors de l'ouverture d'une entreprise en Espagne

L'Espagne attire les entrepreneurs grâce à son économie stable, sa diversité culturelle et son accès au marché européen. Cependant, ceux qui envisagent d'ouvrir une entreprise dans ce pays se heurtent généralement à plusieurs questions et inquiétudes communes :

  • La complexité de la bureaucratie locale et l'obtention des licences nécessaires.
  • Les difficultés à choisir la forme juridique appropriée : autónomo (travailleur indépendant) ou SL (Sociedad Limitada — société à responsabilité limitée).
  • Une méconnaissance du système fiscal et des taux d'imposition élevés.
  • La nécessité d'obtenir un numéro d'identification pour les étrangers NIE (Número de Identificación de Extranjero) et d'ouvrir un compte bancaire.
  • L'enregistrement des employés et le respect de la législation du travail espagnole.
  • Les craintes liées aux risques associés aux apports (capital social) et à la responsabilité des fondateurs.

Solutions pour surmonter ces difficultés

Pour minimiser les risques et s'installer rapidement sur le marché espagnol, il est conseillé de planifier plusieurs étapes à l'avance :

  • Comprendre les spécificités locales. Étudiez les caractéristiques du secteur choisi, les exigences en matière de licences et les coûts d'enregistrement.
  • Choisir la forme juridique appropriée. Pour les freelances et les petites entreprises, le statut d'autónomo est adapté, tandis que pour des projets à fort potentiel de croissance, la SL (Sociedad Limitada) est préférable.
  • Calculer la charge fiscale. Il est important de connaître à l'avance les impôts (IVA – taxe sur la valeur ajoutée, Impuesto de Sociedades – impôt sur les sociétés, IRPF – impôt sur le revenu des personnes physiques) que vous devrez payer et leur fréquence.
  • Obtenir le NIE. Sans cela, il est impossible d'ouvrir un compte bancaire ou d'enregistrer l'entreprise, il est donc recommandé d'entamer les démarches le plus tôt possible.
  • Respecter la législation du travail. Assurez-vous de bien enregistrer vos employés et d'obtenir les autorisations de travail nécessaires pour les étrangers.
  • Consulter des professionnels. En cas de méconnaissance des lois et procédures locales, il est conseillé de consulter des comptables, des avocats ou des gestores (gestor) et asesores (asesor).

Comment choisir la forme juridique : autónomo ou SL

Lors de l'ouverture d'une entreprise en Espagne, l'un des aspects les plus importants est le choix de la forme juridique. Les options les plus courantes sont :

Autónomo (travailleur indépendant)

Le statut d'autónomo est le moyen le plus simple de démarrer une activité. Il est idéal pour les freelances, les consultants et ceux qui offrent des services à petite échelle. Ses caractéristiques :

  • Des coûts de démarrage faibles. Aucun capital social n'est requis et la bureaucratie à ce stade est minimale.
  • Une responsabilité personnelle totale. En cas de dettes, l'entrepreneur engage l'ensemble de son patrimoine.
  • Une imposition progressive. Le taux IRPF (Impuesto sobre la Renta de las Personas Físicas) est appliqué, dont le montant dépend du niveau de revenu.
  • Des limites en termes d'évolutivité. Si les revenus augmentent considérablement ou si un financement important est nécessaire, le statut d'autónomo devient moins avantageux.

Sociedad Limitada (SL) – Équivalent d'une société à responsabilité limitée

La SL (Sociedad Limitada) convient aux petites et moyennes entreprises ainsi qu'aux projets ayant un potentiel de croissance. Ses caractéristiques clés :

  • Une responsabilité limitée. Les associés ne risquent que le montant de leur apport en capital.
  • Un capital minimum d'1 euro. Toutefois, il est traditionnellement recommandé d'apporter 3000 euros. Si le montant est inférieur à 3000 euros, le fondateur reste personnellement responsable envers les créanciers jusqu'à ce que ce montant soit atteint, et une partie des bénéfices doit être affectée à la constitution du capital.
  • Une bureaucratie plus complexe. Les documents constitutifs doivent être notariés, le nom de l'entreprise doit être enregistré dans le Registro Mercantil (registre du commerce) et le numéro d'identification fiscale CIF (Código de Identificación Fiscal) doit être obtenu.
  • Une image formelle plus prestigieuse. La SL est perçue comme une structure plus établie, facilitant ainsi l'attraction d'investissements extérieurs et la conclusion de contrats importants.

Guide étape par étape pour ouvrir une entreprise en Espagne

1. Obtenir le NIE (Número de Identificación de Extranjero)

Sans le NIE, il est impossible d'exercer une activité commerciale ou d'effectuer des transactions officielles telles que la location de bureaux ou l'ouverture d'un compte bancaire. Pour l'obtenir, vous devez contacter le consulat espagnol de votre lieu de résidence ou un poste de police local en Espagne. Un formulaire rempli, votre passeport et une justification du but (par exemple, une activité commerciale) seront nécessaires.

2. Choix et réservation du nom de l'entreprise

Il faut d'abord s'assurer que le nom souhaité n'est pas déjà utilisé. Pour ce faire, une demande est adressée au Registro Mercantil Central. En cas de résultat positif, vous recevrez un certificat confirmant l'unicité du nom.

3. Ouverture d'un compte bancaire et versement du capital social

Une fois le nom de l'entreprise confirmé, il est nécessaire d'ouvrir un compte dans une banque espagnole et de déposer le capital social. Pour une SL, il est généralement recommandé d'apporter 3000 euros ou plus. La banque délivrera un certificat de dépôt qui sera requis dans les étapes suivantes.

4. Préparation et signature des documents constitutifs

Les fondateurs signent les documents (statuts et acte constitutif) devant un notaire. Ces documents indiquent le nom de l'entreprise, son objet social, son adresse légale, la structure de gestion et la répartition des parts.

5. Enregistrement de l'entreprise auprès des autorités fiscales

Après la formalisation notariale, il est nécessaire d'obtenir le CIF. Sans ce numéro, l'entreprise ne pourra pas effectuer d'opérations commerciales légalement ni remplir ses obligations fiscales. L'enregistrement se fait auprès de la Agencia Tributaria (administration fiscale).

6. Inscription au Registre du Commerce (Registro Mercantil)

La demande ainsi que les documents constitutifs sont soumis au Registro Mercantil. Une fois l'inscription effectuée, l'entreprise reçoit un certificat d'enregistrement et un extrait du registre attestant de son existence légale.

7. Inscription au système de sécurité sociale (Seguridad Social)

Si vous prévoyez d'embaucher des employés ou de vous nommer directeur salarié, il est obligatoire de s'inscrire à la Seguridad Social. Cette démarche est indispensable pour le paiement des cotisations sociales des employés et pour assurer leurs droits sociaux.

8. Obtention des licences et permis

Pour certains secteurs (restaurants, magasins, agences de voyages, etc.), des licences spécifiques sont nécessaires, comme par exemple la Licencia de Actividad. Vérifiez auprès de la mairie la liste des permis obligatoires.

9. Organisation de la comptabilité et de la fiscalité

Les entreprises espagnoles doivent déposer régulièrement des déclarations fiscales et tenir une comptabilité officielle. Les principaux impôts sont :

  • Impuesto de Sociedades (impôt sur les sociétés). Le taux de base est de 25 %. Pour les nouvelles entreprises, un taux réduit de 15 % est souvent appliqué pendant les deux premières années.
  • IVA (Impuesto sobre el Valor Añadido, taxe sur la valeur ajoutée). Le taux standard est de 21 % (des taux réduits de 10 % et 4 % s'appliquent également). Les déclarations de TVA sont effectuées trimestriellement.
  • IRPF (impôt sur le revenu des personnes physiques). Les entreprises doivent reverser l'impôt retenu sur les salaires des employés avant le 20 de chaque mois ou trimestre (formulaire 111). La déclaration annuelle (formulaire 190) est déposée en janvier.

Il existe également des impôts sur les biens immobiliers (IBI) et les activités économiques (IAE). La gestion de la comptabilité et le calcul des impôts peuvent être confiés à des gestores (gestor) ou des asesores (asesor).

Particularités pour les étrangers : Légalisation et restrictions

Un étranger sans titre de séjour peut créer une entreprise, occuper le poste de directeur général ou percevoir des dividendes. Cependant, pour travailler directement dans sa propre entreprise (en tant qu'employé), il est nécessaire d'obtenir le statut de résident. Pour les citoyens de l'UE, les formalités sont plus simples, tandis que pour les ressortissants de pays tiers, il arrive qu'un visa d'entrepreneur ou un titre de séjour soit délivré pour ouvrir une entreprise.

Impôts et échéances de paiement

Impôt sur les sociétés (Impuesto de Sociedades)

Le taux de base est de 25 %. Les nouvelles entreprises peuvent bénéficier d'un taux réduit de 15 % pendant les deux premières années. La déclaration annuelle doit généralement être déposée avant le 25 juillet de l'année suivante (si l'exercice fiscal coïncide avec l'année civile). Les paiements anticipés sont effectués en avril, octobre et décembre.

TVA (IVA – Impuesto sobre el Valor Añadido)

Les déclarations de TVA doivent être effectuées trimestriellement (formulaire 303) et la déclaration annuelle déposée avant le 30 janvier (formulaire 390). Le taux est de 21 %, bien qu'un taux réduit (10 % ou 4 %) s'applique à certains biens ou services.

IRPF (impôt sur le revenu des personnes physiques)

Les entreprises doivent reverser l'impôt retenu sur les salaires des employés avant le 20 de chaque mois ou trimestre (formulaire 111). La déclaration annuelle (formulaire 190) est déposée en janvier.

Cotisations de sécurité sociale (Seguridad Social)

Les employeurs paient des cotisations correspondant à environ 30 % du salaire des employés. Les paiements sont effectués mensuellement, avant le dernier jour ouvrable du mois.

Avantages d'ouvrir une entreprise en Espagne

  • Accès au marché européen. Participation pleine et entière à l'économie de l'UE et facilité de collaboration avec des partenaires d'autres pays européens.
  • Économie stable. Stabilité politique, infrastructures développées et soutien aux entreprises étrangères.
  • Avantages fiscaux et conventions. L'Espagne dispose de nombreux accords pour éviter la double imposition.
  • Possibilité d'obtenir un titre de séjour. Les entrepreneurs peuvent prétendre au statut de résident et, par la suite, à la citoyenneté européenne.
  • Diversité des opportunités d'investissement. Le pays est ouvert aux investissements étrangers et aux projets innovants, notamment dans le secteur des start-up.

Conseils pratiques

  • Analysez le marché. Rassemblez des informations sur les concurrents potentiels et la demande existante.
  • Élaborez un business plan. Définissez clairement votre stratégie de développement, vos dépenses prévues et vos attentes en termes de revenus.
  • Prenez en compte la barrière linguistique. Une bonne maîtrise de l'espagnol facilitera les démarches administratives et les négociations.
  • Préparez le capital social. Bien que la loi permette une contribution d'1 euro, il est préférable de disposer d'au moins 3000 euros pour assurer le bon fonctionnement de l'entreprise.
  • Respectez les échéances de dépôt des déclarations. En Espagne, les retards dans le paiement des impôts et les amendes associées peuvent avoir un impact significatif sur le budget.
  • Renseignez-vous sur la possibilité d'une inscription en ligne. Certaines procédures peuvent être simplifiées en remplissant les documents électroniquement avec une signature numérique.

Conclusion

Ouvrir une entreprise en Espagne est une excellente option pour ceux qui recherchent de nouveaux marchés, des conditions stables et un potentiel de croissance. Le choix de la bonne forme juridique, la compréhension de la législation locale et le respect des échéances fiscales vous permettront de vous adapter rapidement et d'éviter la plupart des problèmes. En cas de besoin, il est conseillé de faire appel à des professionnels : des avocats et des comptables expérimentés pourront alléger une grande partie de la charge bureaucratique, tandis que des consultants pourront vous aider à élaborer une stratégie d'entrée sur le marché. Une préparation rigoureuse, de la patience et le respect des lois espagnoles sont les clés d'un démarrage réussi et d'une croissance à long terme.

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