La taxe sur les sociétés en Espagne (IS (Impôt sur les Sociétés)) est la principale imposition sur les bénéfices des entreprises exerçant une activité commerciale dans le pays. Pour les entrepreneurs et les investisseurs qui envisagent ouvrir ou qui exploitent déjà une entreprise en Espagne, une préparation adéquate à la déclaration et au paiement de cette taxe revêt une importance cruciale. Des erreurs dans les calculs ou le non-respect des délais peuvent entraîner des amendes et des coûts supplémentaires. Ci-dessous, nous examinons qui doit payer la taxe, comment est calculée l assiette fiscale, quels taux s appliquent et quelles exonérations sont prévues par la loi.
Qui paie la taxe sur les sociétés et pourquoi cela est important
La taxe sur les sociétés (IS) doit être payée par les sociétés commerciales sous différentes formes : les sociétés à responsabilité limitée (SL (Société à Responsabilité Limitée)), les sociétés anonymes (SA (Société Anonyme)), les sociétés coopératives et les coopératives. De plus, la loi s applique aux sociétés civiles commerciales, aux associations, aux fondations et aux organisations n ayant pas la personnalité juridique, telles que les groupements temporaires d entreprises (UTE) et les fonds d investissement.
Tous les sujets ne paient pas la taxe au même taux, car pour certaines catégories la loi 27/2014 et d autres règlements prévoient des régimes particuliers. Les entrepreneurs individuels (contribuables de l IRPF (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques)) ne relèvent pas de la taxe sur les sociétés. De plus, les structures étatiques et la Banque d Espagne sont totalement exonérées, tandis que certaines organisations non commerciales bénéficient d une exonération partielle.
Comment est calculée l assiette fiscale
Calculs principaux
Pour déterminer le montant de la taxe sur les sociétés en Espagne, le bénéfice comptable de l entreprise pour l année financière est pris en compte en premier lieu. Au terme de la période de reporting (généralement 12 mois), les calculs suivants sont effectués :
- Le bénéfice net, qui correspond à la différence entre les revenus et les dépenses.
- Les ajustements basés sur les différences entre la comptabilité et la législation fiscale.
- Les pertes des années précédentes, qui peuvent être imputées dans certaines limites.
Si l entreprise a enregistré une dépense en comptabilité qui n est pas déductible fiscalement (par exemple, une amende administrative), un ajustement est nécessaire lors du calcul de l assiette fiscale. L assiette fiscale finale est multipliée par le taux de la taxe sur les sociétés correspondant, après quoi les avantages, déductions, retenues et paiements anticipés sont pris en compte.
Taux d imposition et bénéficiaires
Pour l année 2024, plusieurs taux sont prévus. Le taux le plus répandu est de 25 pour cent, bien qu un taux de 23 pour cent ait été introduit pour les petites et moyennes entreprises (ayant un chiffre d affaires inférieur à 1 million d euros). Les nouvelles entreprises, qui enregistrent pour la première fois une assiette fiscale positive, peuvent payer 15 pour cent la première année ainsi que l année suivante. Les coopératives, les organisations non commerciales, les fonds d investissement et les startups utilisent également des taux réduits ou spéciaux, allant de 10 à 0 pour cent.
- Taux général : 25 pour cent.
- Petites entreprises (jusqu à 1 million d euros de chiffre d affaires) : 23 pour cent.
- Nouvelles entreprises (durant les deux premiers exercices bénéficiaires) : 15 pour cent.
- Organisations non commerciales (selon la Loi 49/2002) : 10 pour cent.
- Fonds d investissement et fonds de pension : respectivement 1 pour cent et 0 pour cent.
Période fiscale, déclarations et délais
La période fiscale des sociétés coïncide généralement avec l année financière et ne dépasse pas 12 mois. Si aucune date différente n est indiquée dans les statuts, la période se termine le 31 décembre. En cas de liquidation de l entreprise, de changement de son lieu de résidence ou de modification de sa forme juridique, la période fiscale prend fin prématurément.
La déclaration annuelle de la taxe sur les sociétés (formulaire 200, et dans certains cas 202, 220 ou 222) doit être déposée dans les 25 jours civils suivant 6 mois après la fin de la période fiscale. Cela signifie que, si l année financière coïncide avec l année civile, la date limite est généralement le 25 juillet.
Les entreprises doivent tenir compte des paiements anticipés, qui sont effectués à l aide du formulaire 202 trois fois par an. Ceux ci sont calculés soit à partir du bénéfice de l année précédente, soit en fonction du résultat actuel. Un paiement tardif entraîne des amendes et des pénalités.
Résidence et double imposition
La résidence a un impact important sur la manière de payer les impôts en Espagne. Les entreprises qui sont enregistrées localement ou qui exercent leur gestion effective sur le territoire sont considérées comme résidentes et paient des impôts sur leurs revenus mondiaux. Les entreprises non résidentes ne paient des impôts que sur les bénéfices réalisés en Espagne, à condition de disposer d un établissement permanent.
De nombreux accords visant à éviter la double imposition permettent de réduire les risques lorsqu une entreprise opère dans plusieurs pays. En l absence de tels accords, il existe un risque que le même revenu soit imposé deux fois. Souvent, les entrepreneurs négligent cet aspect dans la structure internationale de leur entreprise, ce qui entraîne des coûts supplémentaires.
Principales difficultés rencontrées par les entrepreneurs
- Difficultés de calcul : des problèmes surviennent lors de la détermination des ajustements et des déductions.
- Respect des délais : un retard dans le dépôt de la déclaration ou dans le paiement anticipé entraîne des pénalités.
- Choix du taux : tout le monde n est pas au courant des taux réduits ni de la procédure d application des avantages.
- Exercice dans différentes juridictions : pour éviter la double imposition, il est nécessaire d analyser les accords entre pays.
Moyens de résolution et optimisation fiscale
Pour réduire les risques, il est conseillé aux entrepreneurs de :
- Consulter des spécialistes maîtrisant la pratique fiscale locale.
- Tenir une comptabilité rigoureuse conforme aux normes espagnoles et prendre en compte toutes les déductions autorisées.
- Se tenir informé des nouveautés (par exemple, le taux de 23 pour cent pour les petites entreprises et 15 pour cent pour les nouvelles entreprises).
- Calculer et payer correctement les paiements anticipés afin d éviter tout sous-paiement.
- Analyser les accords internationaux lors de collaborations avec des partenaires étrangers.
Conclusions et recommandations
La taxe sur les sociétés (IS (Impôt sur les Sociétés)) en Espagne présente une série de particularités qui doivent être prises en compte par tous ceux qui envisagent de créer ou qui exploitent déjà une entreprise dans le pays. Les principales difficultés des entrepreneurs sont liées au calcul correct de la taxe, au choix du taux approprié, au dépôt en temps voulu de la déclaration et au paiement des acomptes. Des complications supplémentaires surviennent pour les entreprises opérant à l échelle internationale et risquant une double imposition.
Afin d éviter des pertes financières et de réduire la charge sur l entreprise, il convient de :
- Étudier en détail la législation en vigueur (loi 27/2014 et les réglementations associées).
- Tirer le meilleur parti des taux et déductions avantageux.
- Respecter les délais, notamment lors du remplissage des formulaires 200 et 202.
- Faire appel à des experts fiscaux familiers avec la spécificité de l Espagne.
Une approche rigoureuse de la taxe sur les sociétés contribue à optimiser les coûts, à renforcer la stabilité financière et à se concentrer sur le développement de l entreprise en Espagne.