date 10.10.2024
Double imposition en Espagne : principaux risques et solutions.

Double imposition en Espagne : principaux risques et solutions.

À qui la double imposition en Espagne s'adresse-t-elle, comment l'éviter et quels mécanismes aident à réduire la charge fiscale.

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Comprendre le problème de la double imposition en Espagne

Pour de nombreux étrangers possédant des biens en Espagne ou y exerçant une activité commerciale, il existe un risque de payer des impôts dans deux juridictions simultanément. La double imposition désigne une situation où une personne physique ou morale paie un impôt sur les mêmes revenus ou biens dans deux pays. Ces circonstances peuvent entraîner des coûts supplémentaires, des pénalités et des complications en matière de planification financière. En conséquence, les personnes concernées sont confrontées aux problèmes suivants :

  • Risque de surpaiement des impôts et de pertes financières.
  • Incompréhension des critères de détermination de la résidence fiscale.
  • Difficultés dans l'application des conventions internationales et des exonérations nationales.

Cependant, il existe des solutions efficaces permettant de minimiser ou d'éviter totalement la double imposition, à condition de bien comprendre les mécanismes juridiques et de respecter les obligations fiscales en temps opportun.

Comment déterminer la résidence fiscale

La clé pour comprendre le problème est de savoir qui est considéré comme résident fiscal en Espagne. La législation espagnole stipule qu'une personne physique est considérée comme résidente si :

  • Elle passe plus de 183 jours par an sur le territoire espagnol.
  • Elle a son « centre d’intérêts vitaux » en Espagne (famille, source principale de revenus).

Pour les personnes morales, le critère important est le « lieu effectif » de gestion de l'entreprise. Les résidents fiscaux espagnols doivent déclarer leurs revenus mondiaux, tandis que les non-résidents ne sont imposés que sur les revenus générés en Espagne.

Le rôle des conventions internationales (CDI) en Espagne

L’Espagne a signé plus de 90 conventions internationales visant à éviter la double imposition (CDI – Convention de Double Imposition) avec différents pays. Ces conventions reposent sur le principe d’éviter l’imposition simultanée des mêmes revenus. Elles régulent l’imposition :

  • Des bénéfices des entreprises et des établissements permanents.
  • Des revenus du travail salarié et indépendant.
  • Des revenus immobiliers, dividendes, intérêts et redevances.
  • Des plus-values résultant de la vente d’actifs.
  • Des pensions, rémunérations des administrateurs, revenus des artistes et des sportifs.

Les conventions peuvent prévoir des taux d’imposition préférentiels et des règles claires sur le pays où l’impôt principal doit être payé. Chaque situation (par exemple, recevoir des dividendes de l'étranger ou vendre un bien immobilier en Espagne en tant que non-résident) a ses propres spécificités et exigences.

Espagne – Russie : suspension partielle de la convention

En décembre 1998, l'Espagne et la Russie ont signé une convention pour éviter la double imposition et prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôt sur le revenu et sur la fortune. Cependant, certains articles de cette convention ont été suspendus à compter du 8 août 2023. Il est important de noter que l'article fondamental permettant de créditer l'impôt payé dans une juridiction sur l'autre n'a pas été suspendu à la date de rédaction de cet article. Ainsi, le mécanisme visant à éviter la double imposition reste en vigueur, bien que les taux d'imposition préférentiels pour certaines catégories de revenus puissent ne plus être disponibles.

Comment éviter la double imposition en pratique

Outre les conventions internationales, l'Espagne dispose de mécanismes internes simplifiant le calcul de l’assiette fiscale et réduisant les risques. Parmi les principales solutions figurent :

  • Détermination du statut de résidence. Une analyse précise pour savoir si vous êtes résident fiscal en Espagne (ou dans un autre pays) à la fin de l'année. Cela permet de déclarer correctement les revenus et d’appliquer les règles fiscales appropriées.
  • Crédit d'impôt. Un résident fiscal espagnol peut réduire son impôt en Espagne du montant déjà payé à l’étranger. Il est essentiel de disposer des documents justificatifs (certificat de résidence, attestations fiscales).
  • Exonération de revenus. Dans certains cas, selon les conditions des conventions fiscales, certains revenus étrangers peuvent être exonérés d’impôt en Espagne.
  • Consultation professionnelle. En cas de situation complexe, il est recommandé de consulter des experts fiscaux spécialisés en droit international et en législation espagnole.

Les impôts sur différents types de revenus en Espagne

Selon la législation espagnole, il existe différentes catégories de revenus soumises à des régimes fiscaux variés. Voici les principales impositions :

IRPF (Impuesto sobre la Renta de las Personas Físicas) – Impôt sur le revenu des personnes physiques

Pour les résidents fiscaux espagnols, l'impôt est progressif et dépend du revenu annuel total. Les non-résidents paient un impôt à taux fixe, généralement de 19 % ou 24 %, selon le type de revenu et le statut fiscal.

IS (Impuesto sobre Sociedades) – Impôt sur les sociétés

Pour les entreprises résidentes, le taux standard est de 25 %, bien qu'il existe des régimes spéciaux et des taux réduits dans certains cas. Les entreprises non résidentes exerçant une activité en Espagne via un établissement stable ne sont imposées que sur les bénéfices liés à cet établissement.

IP (Impuesto sobre el Patrimonio) – Impôt sur le patrimoine

En Espagne, un impôt sur la fortune peut s’appliquer si la valeur des actifs détenus par un résident dépasse un seuil légalement fixé. Les non-résidents ne sont soumis à cet impôt que pour les biens situés en Espagne.

Spécificités de l'imposition des revenus immobiliers

Les revenus provenant de la location ou de la vente de biens immobiliers en Espagne peuvent être imposés en Espagne, même si le propriétaire n'est pas résident. Il est important de considérer :

  • Le taux de l’IRPF, si le propriétaire est une personne physique.
  • Le taux de l’impôt sur les sociétés (IS), si le bien est détenu par une entreprise.
  • Les taxes municipales supplémentaires (ex. taxe sur la plus-value des terrains urbains).

Recommandations pour minimiser les risques fiscaux

Pour bien planifier sa fiscalité en Espagne et éviter les paiements excessifs, il est important de :

  • Déterminer sa résidence fiscale en temps opportun et ne la modifier que si cela est financièrement et juridiquement justifié.
  • Vérifier si une convention de double imposition existe entre l'Espagne et votre pays et, si nécessaire, bénéficier des taux et exonérations prévus.
  • Rassembler tous les documents justificatifs relatifs aux revenus et aux impôts payés à l’étranger.
  • Suivre les évolutions législatives, en particulier la suspension ou la modification de certains articles des conventions fiscales.
  • Consulter des avocats et conseillers fiscaux spécialisés en droit international et en fiscalité espagnole.

Conclusion : une bonne planification est la clé des économies

La double imposition en Espagne n'est pas une fatalité si l'on connaît et applique les mécanismes disponibles : conventions internationales, crédits d'impôt et exonérations nationales. Malgré la complexité de certaines règles, la convention de double imposition et la législation nationale espagnole offrent de nombreuses opportunités pour réduire les coûts inutiles. Pour éviter les erreurs, il est essentiel de se tenir informé des évolutions législatives, de confirmer sa résidence fiscale à temps et de consulter des experts. C'est ainsi que l'on peut optimiser sa fiscalité, garantir la transparence de ses opérations financières et assurer une stabilité à long terme.

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